Les photographies de Pilar Macias mettent en images une lecture inattendue de l’univers de la pêche. Un envers du décor où, derrière certaines façades châteauesques de maison, on reconnaît le miracle économique déçu ; ailleurs, ce sont des illusions perdues qui tapissent, tel en rêve, les murs de la vie intérieure. Ailleurs encore, les téléviseurs allumés hurlent, à grand renfort de clichés, des chimères à répétition… On gravite ici entre la confiance heureuse et le désespoir, sans jamais comprendre au juste s’il s’agit de l’un ou de l’autre. Pile ou face, intérieur ou extérieur, on regarde les deux cotés de la même pièce : un regard de pécheurs, depuis toujours tourné vers l’avenir et l’ailleurs, sans jamais avoir beaucoup de prise véritable sur l’ici et le présent. Voilà bien, pourtant, ce qui compterait le plus. Mais derrière le masque – la façade, le décor, le jeu des illusions, il émerge un sourire, un petit air de dignité et de confiance en soi, qui persiste envers et contre tout. En attendant, peut-être qu’une fois encore… le miracle repasse.

Pierre Rastoul, septembre 2000.

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